Litote, de la gestion de corpus à l'aide à la rédaction : Une application pour de la littérature scientifique

Logo de l'application Litote - Aurore Turbiau
Logo de l'application Litote - Aurore Turbiau
Logo de l'application Litote - Aurore Turbiau
Publicité

Cette semaine dans "lectures numériques" on s'intéresse au programme Litote que la chercheuse Aurore Turbiau a développé dans le cadre de ses recherches en littérature et en humanités numériques.

C'est  Aurore Turbiau, jeune chercheuse en littérature et codeuse autodidacte qui a imaginé ce projet. Au début, elle s’est servie de Litote pour l’aider à rédiger sa thèse, mais maintenant, elle l’utilise pour écrire ses articles et tous les travaux scientifiques qu’elle produit dans le cadre de son travail universitaire.

Parler de Litote, c’est à la fois pour vous expliquer le fonctionnement de cette application, mais c’est aussi pour vous donner un exemple concret de ce qu’on appelle les humanités numériques. En fait, quand on parle d'humanités numériques” on parle d’une rencontre qui est orchestrée entre les sciences humaines et sociales (dont fait partie la littérature) et l’informatique. Ces rencontres permettent de créer des nouveaux savoirs et des nouveaux savoir-faire. Et souvent les recherches dans ce domaine prennent la forme de bricolages individuels, de l’ordre du do it yourself - ce qui est tout à fait le cas ici avec Litote.

Publicité

Comment ça marche ?

Au départ, Litote a été imaginé par Aurore Turbiau pour organiser son immense corpus de thèse, qui est l’ensemble des textes poétiques et théoriques sur lesquels elle s’appuyait pour formuler et argumenter des hypothèses. Dans le cas de cette chercheuse qui travaillait sur la littérature féministe des années 70 en France et au Québec, il s’agissait de trouver un moyen pour réussir à stocker, référencer, manipuler plus de trois cents ouvrages. Et après avoir tenté d’inventorier ces ouvrages dans des carnets - un stylo à la main, puis d’avoir essayé d’utiliser un tableur classique, Aurore Turbiau a fini par imaginer une base de données avec tous les critères dont elle aurait besoin, et cela, grâce à ses compétences de codeuse.

Cette base de données est composée de deux éléments importants : D’une part tous les renseignements bibliographiques basiques d’un ouvrage : le nom de l’autrice ou de l’auteur, la date de publication, l’édition, le résumé et d’autre part, un système d’étiquettes - qu’on appelle des tags - pour qualifier au fur et à mesure les extraits de textes qu’elle compilait. Parmi les tags présents dans sa base de données : il y a amour, sororité, maternité par exemple.

Simuler un exemple pour comprendre

Le plus simple, c'est de simuler un travail à rendre. On sait par exemple que beaucoup d’autrices féministes des années 70 ont fait référence aux contes de fées dans leurs textes, alors imaginons qu’Aurore Turbiau doive faire une étude sur le sujet. Eh bien grâce aux systèmes de tags - tous les textes qu’elle aura répertoriés sous l’étiquette “contes de fée” il y a plusieurs mois, plusieurs années… apparaîtront en un clic et même ceux que la chercheuse aurait pu oublier, ce qui arrive quand on lit beaucoup et qu’on travaille dans un temps long.

Cette base de données pourra bien sûr s’étoffer au fil de la carrière universitaire de la chercheuse pour engranger de plus en plus de références précises sur lesquelles s’appuyer.

Pour une science ouverte

Aurore Turbiau fait partie de cette génération de chercheurs et chercheuses qui défend l’idée d’une science ouverte, d’une science accessible à tous et toutes et pour qui le travail de diffusion et de vulgarisation fait partie du devoir des chercheurs et des chercheuses. D'ailleurs, si j'ai su qu’Aurore Turbiau avait fabriqué Litote, c’est bien parce qu’elle a diffusé sur les réseaux sociaux et sur son carnet de recherche en ligne l’histoire de l’application, son mode d’emploi et les questions que cela suscitaient.

La Méthode scientifique
58 min

Et légalement ?

C'est la question la plus délicate parce que quand la chercheuse s’est rapprochée des services juridiques de son université, il y a quelques mois, c’était la première fois qu’ils étaient confrontés à un travail comme celui-là. Ensemble, ils ont choisi d’héberger Litote sur Huma-Num qui est un serveur dédié aux humanités numériques et qui a été mis en œuvre par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Ce dépôt n’exclut ni le risque de pillages des œuvres citées ni celui du travail de thèse qu’Aurore Turbiau a effectué, mais c’est un risque qu’elle a choisi de prendre pour partager sa banque de textes - parfois des textes extrêmement rares - et c’est aujourd’hui près de 1 300 ressources à consulter que la chercheuse nous laisse à disposition !

Pour en savoir plus

Site web de  Litote

L'équipe